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Conférence de Paris

le dimanche 8 décembre 2002

 

 

Voici un extrait de l'atelier de Douglas en décembre 2002 à Paris. Douglas était sérieusement malade, et ses amis pensaient vraiment qu'il allait partir très bientôt. Il pouvait à peine parler. Aussi ces mots sonnent-ils comme un testament spirituel.

En réalité, il s'est remis de cette épreuve et à recommencer à enseigner presque jusqu'à sa mort le 11 janvier 2007.

La traduction est de Catherine sa femme et sa collaboratrice.


Douglas : Hier, vous aurez remarqué dans ma présentation, je n’ai utilisé aucune citation. C’est une bonne chose. Elles ne sont pas nécessaires. Pas de citation mais aujourd’hui sera différent, je vais utiliser beaucoup de citations. Ce n’est pas une force, c’est une faiblesse, c’est une concession à la faiblesse de notre nature humaine. Je vais utiliser beaucoup de citations dans ma brève récapitulation de ce que nous avons évoqué hier. Je répète, c’est une faiblesse pas une force, mais peut être que cela est salutaire pour notre faible nature humaine ? Donc, une récapitulation de ce que nous avons vu hier, plus des citations.

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La première est une citation d’un français célèbre : Danton, « L’audace, l’audace, toujours l’audace ». L’audace, le courage, la ténacité pour retourner notre attention de 180° à partir de ce que nous regardons, l’objet que nous regardons, vers le sujet Ici, vers Celui ou Celle qui fait l’expérience des objets. L’audace de faire pivoter notre attention. Et qu’avons-nous vu ? nous avons vu l’espace infini et nous le voyons encore maintenant. Nous avons l’audace de voir que nous regardons à partir de cette non-chose, claire et transparente qui s’étend dans toutes les directions. Réalisons à quel point Ce à partir de quoi nous regardons est différent de ce que nous regardons. Ce que nous regardons est un objet, Ce à partir de quoi nous regardons n’est pas un objet, c’est cette immensité. Et cela suffira pour persuader chacun d’entre nous de sa divinité. Cela suffirait, mais grâce à votre générosité fantastique envers vous-même, vous avez ajouté, ce qui est la richesse, toutes ses caractéristiques de l’espace à partir duquel vous regardez. La première caractéristique, c’est que cet espace est vide, il n’y a absolument rien. Ce à partir de quoi vous regardez, c’est une absence de chose, un Rien, un Vide.

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Voulez-vous une citation à propos de cela, en concession à notre faiblesse humaine ? Le plus grand mystique de l’Eglise Chrétienne Orientale, Saint Siméon le Nouveau Théologien, il vivait exactement il y a mille ans. Donc, il n’est pas aussi nouveau que ça, n’est-ce pas ? Mais attention, attendez un peu, écoutons ce qu’il dit : « Un être humain n’est rien, une ombre, un grain de poussière, et pourtant en son centre le plus intime, se trouve Dieu Tout Puissant dans sa totalité. » en son centre, tout être humain et chacun de vous en particulier est la totalité de la Nature Divine. Voilà, c’était une citation pour vous !

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Mais peut être vous allez me dire que tout ça est un peu passé de mode, car c’était il y a mille ans, ce n’est pas si nouveau que ça. Mais, il est encore en avance sur nous, nous ne l’avons pas encore rattrapé, Saint Siméon, le Nouveau théologien, il est vraiment en avance sur nous, nous ne l’avons pas rattrapé, nous en tant qu’être humain. Donc cette citation n’est pas nécessaire, mais, je vous la donne pour vous souhaiter bonne chance. Cet espace que chacun de nous est, est non seulement infini, absence de choses, mais totalement immaculé.

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Est-ce que cela vous intéresse de ne pas mourir ? est-ce que cela vous intéresse vraiment ? Si cela vous intéresse, et bien ne mourez pas ! Ne mourez pas ! ce qui n’est pas vivant ne peu pas mourir. Ce qui n’est Rien, ce qui est Vide ne peut pas mourir. Mais remarquez que cette vacuité à partir de laquelle vous regardez, est pleine de ce magnifique monde que nos bras étendus embrassent, contiennent. Cela n’était pas nécessaire que cela soit comme ça, mais c’est ce qui vous est donné, c’est ce que la générosité de Qui vous êtes vraiment vous offre. Cette réalisation, c’est pour les êtres humains qui n’ont pas très envie de mourir. Illimité, Rien, Immaculé, Plein, là, je suis en train de me citer moi-même, je cite Douglas, ça c’est un comble, rendez vous compte, dans ma faiblesse humaine, j’en suis réduit à citer Douglas ! « En mon centre même, se trouve le Royaume, la Puissance et la Gloire . » « Le Royaume, la puissance et la Gloire », c’est aussi une citation du même bonhomme ! Ici, exactement où vous êtes, en votre centre c’est éveillé, c’est la Conscience même, vous ne pouvez pas nié cela, n’est-ce pas ?


C’est éveillé, conscient, largement éveillé, grand éveillé comme on dit en anglais.

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C’est le moteur immobile, je suis en train de citer Aristote maintenant, un gentleman grecque très prestigieux : « Dieu est le moteur immobile du monde » Je cite ce philosophe grec prestigieux. Est-ce vous voulez vous en donner la preuve à vous-même ? Sautez dans votre voiture, et ayez l’audace de voir ce que vous voyez au lieu de voir ce qu’on vous dit de voir. Vous voyez que vous conduisez le monde, les arbres, les maisons, tout passe à travers vous, comme le dit Aristote, vous êtes le moteur immobile du monde. Simplement prêtez attention, ayez l’audace de simplement prêter attention à ce qui est. Fiez vous à ce que vous voyez et non pas à ce qu’on vous dit de voir.

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Je vais vous dire la dernière citation. Prêtez attention à la façon dont vous parlez, cent fois par jour vous vous dites à vous-même la vérité. Cent fois par jour, vous dites : « JE SUIS » fatigué, « JE SUIS » heureux, « JE SUIS » triste, « JE SUIS » des millions de choses. Je cite maintenant un grand mystique chrétien, Maître Eckart, il disait « Seul Dieu peut dire JE SUIS » Cent fois par jour si vous vous écoutez vous-même, vous dites « JE SUIS » Seul Dieu peut dire « JE SUIS » Et vous êtes CELA maintenant, et cet après-midi est une opportunité pour vous. Ayez l’audace de regarder et de voir. Alors notre dernière autorité est un grand Chrétien, Maître Eckart. Sept caractéristiques.

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Donc, à cause de notre humaine faiblesse et grâce à la générosité de Qui nous sommes vraiment, nous avons toutes ces autorités, mais j’ai oublié le plus grand. La citation qui termine toutes les citations, ce sont les paroles que le Bouddha a prononcées sur son lit de mort. Quelles étaient ses paroles ? « Ne cherchez aucun refuge à l’extérieur de vous-même, pas de refuge à l’extérieur, soyez une lampe pour vous-même » c’est la grande citation, la citation qui met fin à toutes les autres citations. « Ne cherchez aucun refuge à l’extérieur de vous-même » Ayez cette audace, d’être une lampe pour vous-même, ne cherchez aucun refuge à l’extérieur. Et nous avons ajouté hier que ceci est une double bénédiction pour nous : C’est la Source d’une joie infinie, la joie, la joie au fond de nous-mêmes. En fait, c’est même trois bénédictions, :la joie en nous-mêmes, et le fait que cela m’unit à tous les êtres, de sorte que je puisse vous dire et je vous le dis en ce moment : Ici, je suis vous, je suis vous, je suis celui que vous êtes, cela m’unit à tous les êtres. Et la troisième chose ; est-ce que cela vous laisse bien confortablement assis sur votre derrière ? ne faisant rien pour le monde ? exactement le contraire. Annoncer cette nouvelle à tout moment, à tout le monde autour de vous, c’est aider le monde, ce monde qui est si fou et si désespéré. La meilleure des choses que vous puissiez faire pour le monde, c’est vous donner au monde, pour toutes les créatures. Partager ce trésor est une source d’énergie considérable pour vous. On peut citer des citations sans fin, c’est une concession à nos mauvaises habitudes humaines.

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ICI, JE SUIS VOUS, MAINTENANT ET POUR TOUJOURS .

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ALL MY LOVE FOR YOU.

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Suite de la conférence

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