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L'immensité intérieure, par Douglas Harding (extraits)

De la spontanéité

 

« Tout ce ci est une affaire de spontanéité. Il s’agit de vivre authentiquement à partir de Qui vous êtres vraiment, sans calcul, avec naturel. Ce qui ne veut pas dire que vous ne réfléchissiez pas du tout à ce que vous devez faire. Il ne s’ait pas de laisser simplement tomber le problème et d’attendre que la réponse vienne toute seule. Je pense qu’il es souvent très important d’étudier la question, de peser le pour et le contre, de bien étaler tout cela devant soi, de faire des listes, d’y réfléchir autant que vous voudrez, et puis de mettre tout cela dans un tiroir et de dormir dessus. Alors lorsque la décision dot être prise, vous verrez que très probablement, c’est le bon choix qui viendra de Qui vous êtes vraiment. Question : est-ce que s’abandonner c’est la même chose que suivre l’émotion du moment ? « Cela dépend de ce que vous entendez par émotion. Mes émotion sont en fait très stéréotypée et prévisibles, très « douglassées ». Elles sont terriblement conditionnées. Si je suis mené par me émotions, je réagis de manière typique. Par contre, la perception claire de ‘Espace Ici n’a rien à voir avec les émotions. L’Espace imperturbable dans lequel l’émotion apparaît est en amont de l’émotion elle-même. Aussi je ne réagis pas ».
L’immensité intérieure, L'Originel, 2006, pp. 132-133.

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Deux sortes de solipsisme

    

« Il y a deux sortes de solipsismes, une mauvaise et une bonne. La mauvaise, c’est si le vieux petit Douglas dit : je ne fais l’expérience que d’un seul Je, une seule première personne. Tout les autres autour de soi sont des ils, des elles et des ça. Mon je est unique. Je n’ai jamais découvert un autre je que le mien. Donc vous tous êtes de simples figurines de carton, des personnages de rêve dans ma vie. Premièrement, personne ne prend ce genre de solipsisme au sérieux. C’est un jeu. Et deuxièmement, si on pouvait le prendre au sérieux, ce serait un enfer de solitude, d’aliénation et de tristesse. C’est une sorte de solipsisme pourri. Mais il y a une bonne sorte de solipsisme qui, comme la première, découvre que Qui vous êtes vraiment, vraiment, vraiment est le Seul, l’Unique. Mais c’est le Seul par inclusion. L’autre est le seul par exclusion. Le Je Ici est le Je de tous, l’histoire intérieure de tous les êtres que j’embrasse dans mon Je, parce qu’en définitive, la Conscience est unique et indivisible. C’est le solipsisme de Dieu si vous voulez. C’est le solipsisme de Qui vous êtes vraiment, vraiment et son autre nom est l’amour ».
L’immensité intérieure, pp. 175-176.

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Le dévalement de la première personne dans la troisième personne

    

« Quand nous entrons dans le club humain, nous acceptons de supprimer la distinction entre la Première Personne et la troisième. Nous nous transformons en troisième personne pour faire parti du club, et nous disons : je suis ce que je parais être, la Première personne n’est pas différente de la troisième. Mais, évidemment, le fait que la Première Personne est le contraire même de la troisième personne. Si vous vous regardez dans le miroir, vous voyez le contraire de ce que vous êtes. C’est une façon très frappante de l’exprimer. Et Qui est la première personne ? Il n’y en a qu’Une seule. C’est la Première Personne du Singulier du Présent. Selon Kierkegaard, nous sommes tous nés Première Personne, mais très rapidement nous avons été taillé, émoussés en troisième personnes. C’est cela que k’expérience du Petit et du Grand nous fait découvrir. Le trou dans la carte représente ce qu’est le nouveau né pour lui-même ou elle-même. C’est l’étape du numéro un de notre histoire. L’étape numéro deux, c’est celle de l’enfant grandissant qui vit à cheval sur les deux, le Grand et le Petit. L’enfant rejoint le club humain mais n’a pas encore payé toute la cotisation. Il/elle accepte que pour les autres, il/elle soit la petite personne dans le miroir, mais pour lui-même ou elle-même, quand il/elle est seul(e), il/elle est le Grand. Une époque merveilleuse de notre vie, n’est-ce pas ? Nous entrons dans la troisième étape lorsque nous fermons le trou dans la carte. Je perds mon Espace et je deviens ma face. Du jour au lendemain, j’ai rétréci. J’étais plus vaste que l’univers et me voici enfermé dans cette petite boite mortelle. Bien sûr, dans la quatrième étape nous voyons que cela ne s’est jamais vraiment passé. En réalité, nous sommes Espace pour nous-même, un visage pour les autres »
L’immensité intérieure, p. 207.

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Le rapport à autrui et la vision intérieure

    

Vous désirez aimer bien celui ou celle que vous aimez. Il y a une seule façon de vraiment l’aimer, c’est de disparaître en sa faveur. Nous sommes construits pour donner notre vie les uns pour les autres. C’est un monde de vie merveilleux. Je regarde mon jeune ami à côté de moi. Pour enregistrer son visage, je suis obligé de mourir en tant que Douglas, je donne ma vie pour lui. Chacun de nous disparaît en faveur de l’autre. Nous sommes construit pour l’amour. Je ne parle pas du sentiment. Je parle du terrain sur lequel l’amour peut pousser et fleurir. Ici, je suis vraiment accueil pour lui, non que je sois quelqu’un de gentil. Je ne le suis pas. Douglas n’est pas une personne très gentille. Mon ami n’est pas parfait non plus. Il a l’air très sympathique, mais il n’est pas parfait. Pourtant il est construit pour l’amour…
    L’un des moyens les plus merveilleux de retrouver ce dont nous parlons en ce moment, c’est lorsque nous avons quelqu’un en face de nous. Peut être quelqu’un que vous aimez, peut-être quelqu’un avec qui vus avez de terribles problèmes. Comment aborder ces problèmes ? Comment détendre l’atmosphère, réduire la tension ? En voyant ce qui est, c’est-à-dire que vous n’affrontez pas cette personne, mais êtes complètement grand ouvert pour l’accueillir. Littéralement explosé. C’est vrai, n’est-ce pas ? Vous n’avez jamais affronté qui que ce sont dans votre vie ».
L’immensité intérieure pp. 36-37.

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Le Soi est immobile

  

  «  Tout vous renvoie à Qui vous êtes vraiment. L’une des choses les plus fascinantes, c’est que vous n’avez jamais bougé. Ça c’est étrange. Vus n’avez jamais bougé ! Pas même d’un centimètre ! Certes le bonhomme ou la bonne femme dans le miroir court dans tous les sens comme une fourmi agitée. Nous déplorons que tout aille trop vite dans le monde moderne, nous parlons de tensions qui montent, et nous cavalons à travers le monde parce que nous pensons que nous sommes dans le monde. Nous n’avons pas de paix, pas de tranquillité intérieure. Nous sommes le fruit de l’agitation, et c’est encore un mensonge. Si vous ne me croyez pas, entrez dans votre voiture et voyez si Santa Cruz danse ou non. Vous découvrirez que les poteaux télégraphiques vous prêchent tous l’évangile de votre immobilité. Aristote disait ; « Dieu est le moteur immobile de Santa Cruz – pardon ! – du monde ». Montez dans votre voiture et dites la vérité : est-ce que c’est vous qui bougez ou est-ce que c’est Santa Cruz qui danse ? Ou est-ce le contraire : vous êtes immobiles et ce sont les poteaux télégraphiques qui défilent, les bâtiments qui dansent, let les collines voisines qui glissent lentement le long des collines plus lointaines ? La scène tout entière est mélangée comme un jeu de cartes. Santa Cruz est une ville où il fait meilleur vivre lorsqu’elle danse et vous laisse, vous, au repos. Je n’arrive pas à comprendre comment nous pouvons ignorer le fait que nous sommes immobiles et que c’est le monde qui bouge. Notre génie de l’aveuglement est extraordinaire ! Quand nous étions tout petits, en voiture avec papa, nous disions la vérité, et c’était al fête. C’était le carnaval. La Californie dansait. Même l’Angleterre dansait ! Mais ensuite nous avons grandi et les problèmes ont commencé. Le monde s’est immobilisé, et où est passé l’agitation. A l’intérieur de nous. Nous avons perdu notre paix, notre tranquillité. Toute l‘agitation s’est glissée Ici, au-dedans de nous, et c’était un mensonge. Désormais, lorsque vous allez être dans votre voiture, vous allez à nouveau pouvoir dire la vérité. Renvoyez le mouvement dans le monde. Alors le carnaval recommence, le monde danse, et il y a de la joie. Vous êtes Qui vous êtes vraiment, vraiment, vraiment, le Moteur Immobile du monde. Si vous ne me croyez pas, installez un caméscope dans votre voiture, et vous verrez le monde bouger. Les caméras ne mentent pas.
L’immensité intérieure, l’originel, pp. 32-33.

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Question : Que signifie Voir Qui vous êtes vraiment ?

   

  Harding : C’est tellement simple, c’est difficile à décrire. Normalement, nous regardons les choses là dehors. Voir Qui vous êtes vraiment ; c’es regarder ce à partir de quoi vous regardez, Ce qui regarde. C’est faire pivoter votre attention de 180° et regarder ce qui est le plus proche de vous que tout, ce qui est central dans votre vie – l’ingrédient permanent dans tout ce que vous êtes et faites. C’est-à-dire ce qui est à 0 centimètres de vous. Habituellement, je suis attentif à ce qui est relativement loin de moi – à quelque centimètre, mètres ou kilomètres. Mais ce qui est Ici, c’est un lieu que j’ai appris à ignorer, par la pression sociale. J’ai appris à prétendre que ça n’existe pas, que ce n’est pas important, que c’est dangereux et qu’il ne faut pas s’en occuper. C’est voir ce qui est exactement Ici où je suis – ce à partir de quoi je regarde. Voilà ce que Voir signifie pour moi »…
    « Il y a trois possibilités. L’une c’est que je suis ce que la société m’apprend à affirmer ce que je suis, c’est-à-dire un être humain exactement semblable à ceux que je vois autour de moi, un objet solide, périssable, limité. Çà c’est la première. La deuxième, c’est que je suis uniquement espace – vide pour les autres êtres humains, Vacuité pure, un vide à remplir avec des choses. Mais il y a une troisième possibilité très différente des deux autres. Aucun mot ne peut décrire ce que je vois Ici. Cela n’a aucune caractéristique. Mais paradoxalement, cela lui donne une valeur incroyable. Il est dit dans les Upanishads – et on le retrouve dans d’autres écritures – que nous ne trouvons le bonheur, la paix que dans ce qui est grand ouvert, sans limites, au-delà de tout entendement, de tous nos cadres de référence. C’est totalement mystérieux. C’est en cela que nous sommes comblés –jamais dans ce qui est limité. Ainsi la troisième possibilité dont je parle, c’est la Non-chose qui est réellement Rien, Absence de chose, vraiment indescriptible. Mais c’est ce que je suis et donc c’est tout ce que je connais vraiment sans être capable de le décrire. C’est quelque chose qui me déconcerte, tant c’est inexprimable. C’est ce que je suis. Et que suis-je ? Je suis Non-chose, conscient de l’être. Et parce que c’est totalement mystérieux, auto-créateur, invraisemblable, incompréhensible, inconnaissable, cela devient mystérieusement ce en quoi je puis placer ma confiance »


L’immensité intérieure, pp. 145, 147, 148.

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