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Témoignages

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Pitié et compassion

par Philippe Fabri

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"Lorsque votre peur rencontre la douleur d’autrui elle devient pitié,
lorsque c’est votre amour qui rencontre cette douleur il devient compassion."
Stephen Levine

 

Cette citation de Stephen Levine prend pour moi un relief particulier quand je la superpose à la carte que Douglas dessine. Cela permet de bien situer où se trouvent la peur et l’amour, d’où ils viennent et à qui ils peuvent être rapportés. C’est un mensonge potentiellement dangereux d’attribuer à la 3ème personne des qualités n’appartenant qu’à la 1ère personne.

 

La 3ème personne est un être identifié, un objet perdu dans le monde ; elle est incapable, par essence, d’un amour inconditionnel. Ce n’est pas une question d’être bon ou mauvais. Une 3ème personne est construite de façon telle que son amour sera toujours conditionnel. Ce sera toujours un « Je t’aimerai si…, un peu si tu m’aimes un peu, beaucoup si tu m’aimes beaucoup… ». Le crédit peut être grand, mais, à ce niveau d’être séparé, il y aura toujours une attente ou une condition à cet amour. « Je t’aime maintenant, je n’attends rien en retour… (mais j’espère bien que, plus tard, tu m’aimeras !)»

 

Cet amour conditionnel est bien sûr lié à la peur. La peur qui est une des caractéristiques de cette 3ème personne, ce petit être fermé et séparé. Ce petit a peur de souffrir, de mourir, de ne pas être compris, de ne pas être aimé. Et il a raison car il souffrira, il mourra et il ne sera jamais totalement aimé et compris comme il le désire. Quand ce petit rencontre une douleur chez l’autre, cela ne peut que le ramener à sa propre souffrance, et ça lui fout la trouille. C’est la raison pour laquelle il va ressentir de la pitié*. Il va être touché, ébranlé par cette douleur et il va essayer d’agir pour la soulager, mais les moyens dont il dispose sont des moyens limités, parce que toujours soumis à cette peur et à cet amour conditionnel. C’est la règle dans le monde des formes.

 

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Qu’en est-il de la 1ère personne ? Quand Notre Véritable Identité est vue, ici c’est totalement vide et donc il y a toute la place nécessaire pour accueillir notamment cet être qui souffre, sa douleur et aussi cette autre 3ème personne qui ressent de la pitié. Ici, Je ne suis en rien séparé de celui qui souffre, pas plus que Je ne suis séparé de celui qui ressent la pitié (et qui souffre aussi). L’Espace qui est découvert ici contient tout, est tout. Comment ne pas être Amour Inconditionnel pour ce qui n’est pas séparé de Moi ? Si je n’interpose pas de petit je qui s’attribue l’action qui a été réalisée, il n’y a que de l’Amour qui peut s’écouler à partir de cette Source vide et mystérieuse, un Amour qui n’est soumis à aucune condition, cette Source étant totalement exempte de peur. A partir de là pourra éclore la compassion*. La douleur pourra être accueillie et partagée. L’action ou la non-action qui s’ensuivra permettra sûrement un soulagement plus efficace de la douleur, car elle ne sera soumise ni à la peur, ni à un amour conditionnel.

 

Heureusement, pour que l’Amour inconditionnel puisse s’écouler, il n’est pas nécessaire d’être conscient de Notre Véritable Nature. La Vie est tellement généreuse que cet Amour se manifeste souvent et permet à de très nombreuses personnes d’agir de façon ouverte, désintéressée et pleine de compassion face à la douleur d’autrui. Le problème commence quand la petite 3ème personne s’attribue l’origine de cette action… L’Amour se manifeste au travers d’une 3ème personne, mais en aucun cas un petit être séparé ne peut être la source de cet Amour.

 

Quelle merveille de pouvoir prendre conscience de cela.

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